La taxe foncière a grimpé de près de 15% en moyenne depuis 2010 (étude)
La taxe foncière sur les propriétés bâties a augmenté en moyenne de 14,7% en France entre 2010 et 2015, ce qui recouvre de grandes disparités en fonction des villes et des départements, selon une étude de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), publiée jeudi.
Cette hausse connaît toutefois un ralentissement « heureux » par rapport aux périodes précédentes de 2009-2014 (+16,42%) et est « surtout inférieure aux hausses astronomiques » de 2008-2013 (+21,26%) et 2007-2012 (+21,17%), souligne l’UNPI.
Elle explique l’augmentation des cinq dernières années par une hausse de 7,62% des valeurs locatives (soit l’assiette de l’impôt) entre 2009 et 2014, en application des lois de finances, et par la progression de 6,58%, dans le même temps, des taux d’imposition.
L’UNPI note en outre que cette progression de 14,7% est quasiment trois fois supérieure à l’inflation, trois fois et demie supérieure à la hausse des loyers du secteur privé et au moins deux fois supérieure à l’évolution des salaires sur la même période, et que cet impôt pèse donc « de plus en plus sur le budget des ménages propriétaires ».
Sur l’ensemble du territoire, la part départementale payée par les contribuables a augmenté en moyenne de 15,02% sur cinq ans, ce qui constitue là encore une hausse moindre qu’au cours des deux périodes précédentes (2009-2014 et 2008-2013).
Ce sont de nouveau les contribuables de la Corse-du-Sud qui ont enregistré la plus forte hausse de leur taxe foncière entre 2010 et 2015, avec une augmentation de 69,99% en moyenne, suivis par le Val-d’Oise (+57,76%) et l’Ain (+42,23%).
A l’inverse, les cotisations départementales ont faiblement progressé dans les Hauts-de-Seine (+5,24% en moyenne), dans le Morbihan (+5,88%), à La Réunion (+6,55%), ou encore en Martinique (+6,79%) et en Guadeloupe (+6,86%), n’y augmentant qu’en raison de la revalorisation annuelle des valeurs locatives.
Au niveau global, en cumulant les taux du département et de la commune, ce sont les habitants de Lille qui, parmi les cinquante plus grosses villes de France, ont connu l’augmentation de la taxe foncière la plus spectaculaire entre 2010 et 2015 (+22,99%), devant ceux d’Angers (+20,94%), de Clermont-Ferrand (+20,57%), de Lyon (+20,34%) et de Créteil (+20,14%).
C’est à Grenoble que la taxe foncière a le moins progressé en cinq ans (+6,35%), ainsi qu’à Poitiers (+6,43%), Roubaix (+6,58%), Nice (+6,77%) ou encore Tourcoing (+7,18%).
« En moyenne, la taxe foncière a augmenté de 13,41% dans les grandes villes. C’est un peu moins que dans le reste du territoire français », précise l’UNPI.
Mais selon elle, les premiers chiffres disponibles pour l’année 2016 sont « extrêmement inquiétants ».
« 35 départements ont augmenté leur taux de taxe foncière en 2016, contre 11 en 2015. Concernant les 50 plus grandes villes de France, la taxe foncière a en moyenne augmenté de 3,78% en seulement un an », ce qui est « sensiblement plus qu’entre 2014 et 2015 (+2,22%) et trois fois plus qu’entre 2013 et 2014 (+1,13%) », note-t-elle.
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